Les surfaces inondables
L'un
des
facteurs
principaux
de
la
relation
crue
–
formations
végétales
est
la
hauteur
de
submersion
.
Il
est
possible,
à
partir
de
ces
données,
de
modéliser
les
surfaces
inondables
pour
différentes
hauteurs
de
crue
à
l’échelle
de
Mopti
en
attribuant
a
chacune
des
14
535
zones
de
végétation
sa
profondeur
de
submersion.
Dans
un
tel
modèle
les
«
mosaïques
intergrades
»
posent
problème.
Nous
avons
donc
considéré
qu'une
mosaïque
intergrade,
par
exemple
BP/VB
dont
les
associations
constituantes
se
situent
en
niveau
7
pour
BP
(entre
4
m
et
2,8
m
de
submersion)
et
en
niveau
6
pour
VB
(entre
2,8
m
et
1,5
m
de
submersion),
se
voyait
attribuer
le
niveau
composite
76
(entre
4
m
et
1,5
m
de
submersion).
Dans
le
calcul
de
surfaces
inondées,
il
est
toujours
possible
de
déconcaténer
les
niveaux
composites
en
allouant
une
partie
de
la
surface
à
chacune
des
classes
de
niveaux
simples.
Ainsi
pour
une
mosaïque
en
niveau
76
comme
BP/VB,
on
peut
par
convention
allouer
la
moitié
de
la
surface
de
la
zone
considérée
à
BP,
donc
au
niveau
7,
et
l'autre
moitié
à
VB,
donc
au
niveau
6.
Si
nous
avons
un
gradient
plus
fort,
par
exemple
une
mosaïque
en
niveau
53,
un
tiers
de
la
surface
de
la
zone
ira
au
niveau
5,
un
autre
tiers
au
niveau
4
et
le
dernier
tiers
au
niveau
3,
puisqu'une
zone
portant
une
mosaïque
de
type
53
ne
peut
pas
physiquement
passer
du
niveau
3
au
niveau
5
sans
avoir
une
partie
de
sa
surface
en
niveau
intermédiaire
4.
Cependant,
si
la
déconcaténation
de
données
thématiques
est
possible,
à
partir
du
moment
où
l'on
fixe
des
règles
qui
peuvent
être
arbitraires
mais
vraisemblables,
il
apparaît
fort
difficile,
sinon
impossible,
d'assigner
une
localisation
spatiale
précise
à
chacune
des
parties
composantes (voir la méthode détaillée dans le tableau 1A à télécharger et dont le tableau 1 est la synthèse).
Tableau n° 1 : les surfaces par niveau après déconcaténation des mosaïques
Le
tableau
précédent
permet
d'établir
un
premier
"modèle"
des
surfaces
potentiellement
inondables
pour
différents
niveaux
ou
profondeurs
de
submersion.
Il
nous
faut
d'abord
définir
l'expression
"potentiellement
inondable"
que
nous
avons
choisi
d'utiliser,
au
lieu
de
celle,
plus
simple,
de
"surface
inondée"
pour
désigner
ces
surfaces.
Cela
vient
du
fait
que,
lorsque
nous
réalisons
dans
le
modèle
chacune
des
conditions
des
profondeurs
de
submersion
–
à
savoir
qu'un
niveau
de
submersion,
autre
que
le
niveau
1,
est
effectivement
inondé
-
nous
supposons
que
toutes
les
formations
végétales
correspondant
à
ce
niveau
sont
inondées.
Toutefois,
on
ne
peut
parler
que
de
surfaces
potentiellement
inondables
car
le
modèle
traite
chaque
zone
de
végétation
comme
une
entité
indépendante.
De
ce
fait,
les
effets
de
seuils
topographiques
qui
empêcheraient
une
cuvette
d’être
inondée,
bien
que
les
niveaux
correspondant
aux
formations
végétales
qu’elle
contient
soient
atteints,
ne
sont
pas,
et
ne
peuvent
pas,
être
pris
en
compte.
On
peut
seulement
penser
que
la
présence
de
ces
formations
végétales
à
cet
endroit
précis
est
le
signe
que
la
cuvette
est
effectivement
inondée
dans
les
conditions
décrites par le modèle, sans toutefois en avoir la certitude.
D'autre
part,
la
relation
formations
végétales/
hauteur
de
crue
est
fondée
sur
une
seule
échelle
:
celle
de
Mopti
qui
sert
de
référence.
Ceci
suppose
que
la
crue
dite
de
référence
le
soit
également
pour
les
autres
échelles
du
Delta
:
Ké
Macina,
entrée
du
Niger
dans
le
Delta,
Sofara
sur
le
Bani
et
Akka
en
sortie
du
Débo).
Pour
définir
ces
correspondances
pour
ces
trois
autres
échelles
nous
nous
appuyons
sur
les
travaux
de
J.P
Lamagat
"
Analyse
de
la
vitesse
de
propagation
des
crues,
application
à
la
prévision
des
crues
et
des
étiages
"
,
Orstom,
1983.
À
partir
de
ces
travaux,
il
est
donc
possible
de
définir
également
des
correspondances
pour
ces
trois
échelles
pour
différentes
hauteurs
de
crue
à
Mopti.
Mais,
comme
nous
le
constaterons
plus
avant,
les
crues
"réelles"
correspondent
rarement
aux crues de référence.
Ceci
nous
amène
également
à
une
réflexion
sur
le
sens
du
zéro
de
référence
qui
marque
la
limite
entre
formations
inondées
et
formations
exondées.
Il
a
été
défini
comme
correspondant
à
la
cote
limnimétrique
la
plus
régulièrement
atteinte
et
sa
correspondance
a
été
établie,
pour
la
station
de
Mopti,
avec
la
cote
660
cm.
La
relation
entre
le
zéro
et
les
formations
végétales
–
sous
les
conditions
de
la
validation
des
analyses
multivariées
profil
floristique/état
des
variables
écologiques
–
est
donc
vraie,
quel
que
soit
l'emplacement
dans
le
Delta.
Cependant
ce
zéro,
ailleurs
qu'à
Mopti
où
il
correspondrait
à
l'altitude
267,20
m
ainsi
qu'aux
trois
autres
stations
de
référence
(Ké
Macina,
Sofara,
Akka),
ne
peut
être
rattaché
partout
dans
le
Delta
à
une
altitude
précise.
Pour
passer
d'un
modèle
relatif,
calé
par
rapport
à
ce
zéro,
à
un
modèle
topographique,
il
faudrait
d'abord
connaître,
en
chaque
point
du
Delta,
la
relation
unissant
le
zéro
et
l'altitude.
En
première
approximation,
on
peut
poser
l'hypothèse
que
le
zéro
représente
la
trace
dans
l'espace
de
la
surface
générée
par
l'onde
de
crue
maximale
de
référence.
Cette
surface
est
probablement
une
surface
complexe
correspondant
à
la
période
d'étale
entre
la
fin
de
la
crue
et
le
début
de
la
décrue,
moment
où
la
pente
de
l'écoulement
est
la
plus
faible.
Nous verrons plus avant comment essayer de résoudre ce problème.
Selon
le
tableau
n°1,
la
surface
potentiellement
inondée
correspondant
à
la
crue
de
référence
définie
précédemment
(660
cm
à
l'échelle
de
Mopti)
serait
de
1
820
289
ha,
la
région
du
Farimaké
et
les
zones
inondées
par
ruissellement
–
et
secondairement
par
la
crue
–
étant
incluses.
Le
second
enseignement
de
ce
tableau
concerne
l
a
sensibilité
du
Delta
à
de
faibles
variations
de
hauteurs
d'eau.
Entre
660
cm
et
600
cm
la
perte
de
surfaces
inondables
par
rapport
à
la
surface
totale
inondable
à
la
cote
660
cm
est
de
l'ordre
de
7
à
8
%
par
tranche
de
10
cm
d'eau.
Il
semble
cependant
qu'à
partir
de
la
cote
600
cm
à
Mopti,
l'ordre
de
grandeur
de
la
régression
change
brusquement,
la
perte
par
tranche
de
10
cm
devenant
inférieure
à
3
%.
Nous
voyons
donc
se
dessiner
un
profil
-
très
théorique
-
du
Delta
intérieur
considéré
comme
une
cuvette
prise
comme
une
seule
entité
-
ce
qu'il
n'est
évidemment
pas
-
avec,
pour
sa
partie
haute,
une
faible
pente
en
travers
lui
conférant
une
très
grande
sensibilité
à
des
variations
de
hauteurs
d'eau
relativement
faibles.
Au-
delà
du
niveau
4
commencent
les
cuvettes
profondes
à
pentes
en
travers
plus
fortes
et,
de
ce
fait,
moins
sensibles
à
ces
faibles
variations.
1- Le traitement de l’information
2- La cartographie de l’information : la couverture CRUE3
La couverture CRUE3 dérive de VEG7 par copie et création d'items spécifiques:
•
SIGLE dérive directement de VEG7 et fait correspondre une formation végétale à une surface élémentaire.
•
NIVEAU
:
porte
le
niveau
de
submersion
de
la
formation
végétale
en
rappelant
que
les
formations
végétales
sont
codées
sur
7
niveaux.
(Voir
page
12
-
tableau
n°
3
:
Relations
entre
formations
végétales,
hauteurs
de
submersion
et
cotes
à
l’échelle
de
Mopti).
Les
mosaïques
sont
codées
par
un
nombre
à
deux
chiffres
représentant
les
formations
qui
les
composent.
Ainsi
BP/VB
dont
les
niveaux
sont
respectivement
7
et
6
est
codé
76
et
O/VOR,
tous
deux
en
niveau
5
est
codé
55.
Pour
des
raisons
de
simplification,
les niveaux des formations végétales simples sont codés entre 11 et 77, 80 étant réservé à MB et 90 à l'eau libre.
•
PROFOND
:
représente
la
traduction
de
NIVEAU
en
profondeur
d'eau.
Le
calcul
de
ces
profondeurs
sera
discuté
en
détail
page
15.
Disons
simplement
qu'il
correspond,
pour
les
formations
végétales
à
la
valeur
plancher
de
la
lame
d'eau
correspondant
et
pour
les
mosaïques
à
la
moyenne
des
valeurs
planchers
des
lames
des
composantes.
Ainsi
B
aura
une
profondeur
de
-
2.80
m
correspondant
au
niveau
66
et
et
B/VOR,
-
2.15
m
correspondant
au
niveau
65.
Les
formations
exondées
(TA
à
TS)
ont,
par
convention,
une
profondeur
égale
à
0,
ce
qui
donne
par
exemple
pour
P/TA
(niveau
21)
une
profondeur
de
(-
0.1
m
+
0
m)/2=
-
0.05 m
Comme
nous
allons
le
constater,
ces
conventions
nécessaires
pour
la
cartographie
maximisent
les
surfaces
inondables
par
rapport
au
tableau N°1 précédent obtenus en déconcatenant les mosaïques
•
H_0
à
H_280
:
ils
dérivent
directement
de
l'item
précédent.
Ces
champs
sont
de
type
oui/non
et
contiennent
les
valeurs
numériques suivantes :
0 : La surface n'est pas inondée par la crue dans les conditions du champ H_0, H_10, etc.
1 : La surface est inondée par la crue dans les conditions du champ H_0, ou H_10 etc.
2
:
La
surface
est
inondée
par
ruissellement
(formations
de
type
PAN,
PAR,
PAS,
PAM)
avec
une
reprise
par
la
crue
dans
les
conditions du champ H_0, H_10, etc.
•
À
660
cm,
les
surfaces
inondables
occupent
presque
tout
le
Delta.
Le
Farimaké
au
nord-ouest
est
largement
inondé
par
ruissellement
avec
une
reprise
tardive
(novembre-décembre)
par
la
crue.
À
l'intérieur
même
de
la
cuvette,
les
espaces
qui
restent
exondés se localisent principalement :
-
le
long
d'un
double
chapelet
de
Togge
formant
un
alignement
parallèle
au
cours
principal
du
Niger.
De
Koubaye
au
sud
(à
la
latitude de Mopti), le chapelet s'épanouit ensuite en une large arborescence formant le
Peroudji
Dialloubé au sud du lac Débo.
- à l'est de Djenné, l'erg du Femaye, le long du Bani et les hautes terres du sud du Sébéra.
- près de Diafarabé, au sud du Niger ainsi qu'à l'ouest du Diaka, entre le défluent et la marge ouest.
•
À
630
cm,
la
marge
ouest
de
l'inondation
recule
et
se
rapproche
de
Ténenkou.
Les
Togge
occupent
une
superficie
plus
importante
et la marge sud, déjà très entamée, voit une séparation de la nappe s'esquisser à Djenné entre un bassin nord et un bassin sud.
•
À
600
cm,
les
hautes
terres
au
centre-est
du
Delta
forment
un
espace
continu
de
Kouakourou
au
nord
de
Dialloubé.
La
fragmentation
de
la
nappe
d'eau
qui
recouvrait
complètement
la
cuvette
à
660
cm
est
maintenant
bien
esquissée.
À
l'ouest,
une
nappe
massive
continue
de
s'étendre
de
Ténenkou
au
lac
Walado
;
à
l'est
une
nappe
encore
continue
part
de
la
mésopotamie
Bani-
Niger,
se
poursuit
le
long
de
la
rive
droite
du
Niger
de
Mopti
à
Konna
avant
de
rejoindre
le
lac
Débo
au
nord.
Dans
la
partie
sud
du
Delta,
la
séparation
des
bassins
au
droit
de
Djenné
est
presque
achevée
et
les
hautes
terres
de
Diafarabé
sont
hors
d'eau,
si
l'on
excepte un chapelet de mares au sud du fleuve.
•
À
510
cm,
la
majorité
de
la
cuvette
du
Delta
n'est
plus
inondée
et
les
surfaces
en
eau,
très
fragmentées,
n'occupent
plus
que
le
cœur des cuvettes profondes qui constituent le noyau résistant du Delta intérieur.
Tableau n° 2 : Surfaces inondées d
'
après la cartographie par niveau (en ha)
En
conclusion,
le
modèle
esquissé
permet
de
calculer
et
de
cartographier
les
surfaces
inondables
pour
différentes
classes
de
hauteurs
d'eau.
La
présence
de
mosaïques
intergrades
oblige
à
des
conventions
afin
de
pouvoir
les
classer
dans
un
niveau,
ce
qui
donne
des
résultats
chiffrés
différents
entre
les
tableaux
1
et
2,
la
méthode
utilisée
pour
cartographier
les
surfaces
inondées
maximisant
leurs
représentations.
Cette
cartographie
permet
cependant
d'entrevoir
l'organisation
du
Delta
intérieur
en
cuvettes
profondes
(passage
de
la
cote
600
cm
à
la
cote
510
cm),
mais
ne
permet
pas
de
préciser
ces
cuvettes,
d'en
cerner
les
limites,
d'en
spécifier
le
contenu.
Nous
rejoignons
ici
des
conclusions
tirées
de
l'analyse
de
la
carte
des
formations
végétales,
carte
qui
montre,
par
des
combinaisons
très
fines
de
formations
végétales,
une
organisation
du
Delta
intérieur
en
grands
paysages
végétaux.
Nous
allons
tenter
de
mettre
en
évidence
cette
organisation
en
passant
d'un
modèle
discret
à
classes
à
un
modèle
continu
fondé
sur
une
analyse
à
partir
de
données
matricielles
pouvant
conduire
à
un
modèle
3D
des
surfaces
inondables.
Nous
tenterons
également,
après
un
calage
en
altitude
de
la
crue
de
référence,
d'en
déduire
un
Modèle
Numérique
de
Terrain
du Delta intérieur.
CRUE_3
*
le niveau 8 correspond aux surfaces en eau libre (Niger, Bani, Débo-Walado…)
**
le
niveau
2
correspond
à
une
tranche
de
10
cm
(0
–
10
cm),
le
niveau
3
à
deux
tranches
(10
–
30
cm),
le
niveau
4
à
trois
tranches
(30
–
60
cm),
le
niveau 5 à neuf tranches (60 – 150 cm), le niveau 6 à treize tranches (150 – 280 cm) et le niveau 7 à douze tranches (280 – 400 cm)
La
hauteur
de
380
cm
n'a
jamais
été
constatée
à
Mopti
comme
hauteur
maximale
d'une
crue
annuelle.
La
valeur
la
plus
faible
est
de
440
cm
en
1984.
Dans le tableau 1 MB est réparti sur les 5 niveaux qu
'
il occupe et TB/TC (le bati) est réparti entre TB et TC
La surface totale de la zone d'étude est de 2 229 950 ha.
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